Révisionnisme
On peut comprendre qu’UBS ait cédé à la pression de l’Association Suisse-Israël et retiré la photo de l’architecte d’origine neuchâteloise de sa campagne publicitaire. La plus grande banque du pays a suffisamment essuyé d’attaques, de critiques, de lazzis et de quolibets pour vouloir encore chercher inutilement des coups.
En revanche, ce que l’on ne comprend pas et, pour dire vrai, ce qui nous donne envie de vomir, c’est la pratique du révisionnisme moral, tare contemporaine qui consiste à juger, et donc à condamner, les grands personnages du passé à l’aune des valeurs, des convictions et des connaissances du présent. A chercher dans la biographie des défunts célèbres la petite phrase, le plus souvent sortie de son contexte, qui en ferait soudain des crapules infréquentables. Peu importe qu’ils aient dit tout et son contraire, qu’ils aient un jour affirmé que le peuple juif leur faisait peur et le lendemain qu’ils se faisaient du souci pour lui, on fouille les poubelles en ne retenant que les arguments à charge, trop heureux de déboulonner la statue, de se payer, comme on dit, un monument national.
A qui le tour?
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Le pouvoir public face aux brutes – Editorial, Olivier Delacrétaz
- Les angoisses d’un optimiste – Jacques Perrin
- La vulgarisation de l’histoire – Bernard Stalder
- Un peu de mystère dans un monde désenchanté – Olivier Delacrétaz
- Accros à la dépénalisation – Cédric Cossy
- La loi et le courage de l’appliquer – Pierre-François Vulliemin
- Cyclistes et autres fâcheux – Jean-Blaise Rochat
- Ne vous réjouissez pas trop vite, Mesdames! – Revue de presse, Ernest Jomini
- Le principe des Conseillers fédéraux-de-Dijon – Le Coin du Ronchon