Pierre Marc Burnand: un humour rayonnant
Pierre Marc Burnand s’en est allé à la veille de Noël, après avoir souffert pendant cinq ans d’un cancer dont il ne parlait à personne en dehors de sa famille. Né en 1947, originaire de Bioley-Magnoux, fils d’Eugène Burnand et d’Emeline, née Beausire, il avait étudié à l’Ecole normale, puis à l’Université de Lausanne. Sa licence en mathématiques en poche, il avait enseigné d’abord au Collège de Béthusy, puis au Gymnase du Bugnon, avant de prendre la direction des Gymnases du Belvédère et de Montbenon, et enfin celui de Cessrive qui deviendra le Gymnase Auguste-Piccard (1990-2001). En butte à une cabale montée par quelques éléments gauchistes du corps enseignant, et lâché par la direction du Département, il dut quitter Auguste-Piccard pour prendre la direction des cours du soir au Gymnase de Chamblandes (2001-2011).
Ce serviteur exemplaire de l’école vaudoise s’est aussi voué à la promotion du bien commun sur le plan politique. Entré au Conseil communal de Morges par accident, en 2002, il l’a présidé avec panache en 2011-2012. «Trublion éclairé et symbole de l’opposition à l’Exécutif en place» (Cédric Jotterand, Journal de Morges), ce membre du PLR issu du Parti libéral, «agitateur préféré des Morgiens, restera dans les mémoires comme un des principaux animateurs du Conseil communal de Morges des vingt dernières années» (Raphaël Cand, 24 heures). C’était «une personnalité hors du commun qui a marqué la vie politique morgienne», confirme le syndic socialiste Vincent Jaques.
Vice-président et cofondateur de la Fondation Paderewski, orateur et chroniqueur-éditorialiste de talent au Rotary-Club de Lausanne, biographe de Henri-Ferdinand Lavanchy, fondateur du groupe Adia, cet esprit libre mettait beaucoup d’humour dans la dénonciation de certains travers humains, un humour parfois corrosif qui en hérissa plus d’un. Il partageait ses loisirs entre la musique, la montagne et… la relecture de manuscrits que lui infligeait l’un de ses amis: il trouvait alors un vrai plaisir à débusquer la virgule superflue, le prénom manquant, l’affreux pléonasme («tiens, en voilà un!») ou l’impropriété de terme, au point que l’absence de toute coquille dans un texte le désespérait.
Il laissera donc le souvenir d’un amoureux de notre «trésor commun», la langue française, et par-dessus tout d’un homme de cœur qui a donné le meilleur de ses forces à son épouse et à ses trois enfants, à sa profession, à sa ville bien aimée et aux associations qu’il enrichissait par sa présence .
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Trois référendums contre le mariage pour tous – Editorial, Olivier Delacrétaz
- Retour à Crêt-Bérard – Lionel Hort
- Le Davel de nos artistes – Jean-François Cavin
- Occident express 73 – David Laufer
- Mme Luisier et ses «structures de proximité» – Félicien Monnier
- † Henri Mamin – Daniel Laufer
- Revue de presse – Revue de presse, Rédaction
- Ils ont foutu le camp – Jacques Perrin
- Qui ose encore douter du changement médiatique? – Le Coin du Ronchon