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Sauver le climat ou guérir le stress, il faut choisir

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2279 16 mai 2025

Des volontaires tentent l'aventure d'un mois de mai sans voiture. Les médias évoquent l’épopée héroïque de ces Vaudois et Genevois qui ont accepté, durant un mois, d’abandonner leur voiture «au profit d’une mobilité plus douce». On nous raconte que «ce n’est pas toujours facile» et que certains participants «ont un peu peur». Un géographe des mobilités (sic!) de l’Université de Lausanne explique qu’il s’agit d’un «premier pas» pour «franchir un cap». Le programme Déclic Mobilité, forme moderne de l’ascèse religieuse, veut aider les gens à se passer de voiture, un peu comme on aide les fumeurs à arrêter de fumer.

Réussiront-ils à se libérer de ce vice scandaleux, de ce péché mortel que constitue la conduite d’un véhicule automobile?

Les pouvoirs publics (entendez les contribuables) apportent leur aide en offrant gratuitement des vélos ainsi que des abonnements de transports publics. (Et pourquoi pas des vols en avion vers le sultanat d’Oman, du moment que c’est sans la voiture?)

Hélas, nos chercheurs en immobilité douce semblent ignorer les recherches en psychologie expérimentale menées à l’étranger. La presse nous révèle en effet qu’un professeur de l'Université de Keele, au Royaume-Uni, a découvert que le fait de jurer au volant d’une voiture constitue une méthode naturelle pour réduire le stress. (Des millions d’automobilistes dans le monde avaient déjà fait cette découverte par eux-mêmes, mais ce professeur est apparemment le premier à l’avoir consignée dans une revue scientifique.)

La science est donc formelle: jurer au volant, c'est bon pour la santé ! (Le Conseil fédéral pourrait tourner une vidéo sur ce thème.) Mais comment jurer au volant si on se passe de voiture? Tout porte ainsi à croire que le programme Déclic Mobilité nuit gravement à notre équilibre psychologique – et nos autorités, pour peu qu’elles se préoccupent de santé publique, devraient plutôt prêter des voitures gratuitement à tous les urbains stressés qui n’ont pas encore eu l’occasion de découvrir les bienfaits de la conduite automobile et de ses aspects les plus vitupératifs.

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